Monein retrouve son orgue

La magnifique église fortifiée Saint-Girons de Monein, déjà connue pour sa splendide charpente (une des plus belles d’Europe), sera en fête entre les 4 et 6 avril prochains. Une nouvelle voix va résonner sous les voûtes d’ogives de la nef et de son collatéral.

Face au retable baroque du chœur, à l’entrée de la nef, au pied du puissant clocher tour, l’orgue va enfin pouvoir résonner à nouveau. Une véritable renaissance !

Les jurats de Monein passèrent un contrat pour la construction d’un orgue neuf avec le facteur toulousain Robert Delaunay en 1683. Le coût de la partie sonore s’élevait à la somme de 2700 livres. Un autre contrat fut passé en 1684 avec un artisan local pour la confection du buffet en châtaignier et en noyer pour la somme de 250 livres. La date de 1684 est d’ailleurs gravée sur le culot de la tourelle centrale.

L’orgue fut terminé en 1686, il comprenait deux claviers manuels et un pédalier de 18 notes.

En 1775, François Maurroumec, facteur bordelais (élève de Dom Bedos) né en 1732, restaura l’orgue. Ce facteur d’orgues s’installa à Lescar où il mourut en 1790. Après la Révolution, la famille Mauroummec s’installa dans les Landes.

La Révolution semble ne pas avoir trop affecté l’instrument qui peu à peu fut abandonné. Il faut attendre 1857, après un pillage en 1838, pour qu’une reconstruction soit décidée. Vincent Cavaillé-Coll fut chargé du travail.

En 1956, Maurice Puget fut chargé de remettre en état l’instrument qui était à l’abandon.

En 1972 et 1976, la maison Pesce de Pau reconstruisit l’orgue sur deux claviers en conservant quelques tuyaux anciens. Cet instrument marcha jusqu’au début des années 2010 et grâce à la ténacité de l’association des Amis de l’orgue de Monein et de son président Pierre Dufour, l’orgue vit une seconde jeunesse aujourd’hui.

La maison Pesce démonta l’orgue ainsi que le buffet très malade pour remonter dans l’ancien buffet restauré (classé Monument Historique depuis 1995) un orgue de 26 jeux sur trois claviers et pédalier.