Lettre n°103, Novembre 2009
Une vie au service de l’orgue
Le 25 novembre 1779, mourrait en l’abbaye royale de Saint Denis, celui qui est encore considéré comme l’un des plus grand théoricien et facteur d’orgues du 18ème siècle en France : Dom François de Bedos de Celles.
Les premiers frimas de l’hiver annonceront la fin de la commémoration du 300ème anniversaire de la naissance du moine bénédictin du chapitre de Saint Maur.
Né à Celles près de Pézenas le 24 janvier 1709, Dom Bedos aura eu deux raisons de vivre : Dieu et les orgues.
Entré à l’abbaye de la Daurade à Toulouse en 1725, il se lie d’amitié avec un facteur d’orgues exilé dans la ville rose : François Picard dit l’Epine. Les deux fils de L’Epine seront d’ailleurs les élèves de Dom Bedos.
Entré à l’abbaye Sainte Croix de Bordeaux où il devint le secrétaire du chapitre en 1745, Dom Bedos y construisit son chef d’œuvre que nous pouvons encore voir et entendre grâce à la merveilleuse restauration de 1997.
Membre des Académies royales des sciences de Bordeaux et de Paris, il finit ses jours à l’Abbaye Royale de Saint-Denis après avoir construit les orgues des abbayes de la Sauve-Majeure, Saint-Sever, Saint-Vincent du Mans, Saint-Thibèry, Saint-Sever de Rustan et l’église Saint-Alyre de Clermont-Ferrand.
De 1766 à 1778, il écrira en trois volumes, l’Art du facteur d’orgues qui est de nos jours encore une référence notoire pour la construction des orgues. La restauration des orgues de l’abbatiale Sainte-Croix de Bordeaux doit beaucoup à ce traité.
A Rieti, ville du Latium à 75 km au nord-est de Rome, le facteur Barthélemy Formentelli a construit un orgue de 57 jeux sur 5 claviers sortit directement du traité du moine bénédictin.
N’oublions pas ce grand homme de foi et d’art qui voua toute sa vie à l’orgue (construction, expertise, découverte d’instruments européens...) pour la seule gloire de Dieu.