Jean-Baptiste Boisseau

Le 23 juin dernier, le facteur d’orgues Jean-Baptiste Boisseau s’est éteint. Troisième génération d’une famille de facteurs dont le grand-père, Robert, construisit l’orgue de l’église Notre-Dame de Royan. Cet instrument fut entretenu par la suite par le fils, Jean-Loup puis enfin par le petit-fils qui vient de nous quitter brutalement.
Avec Jean-Marie Gaborit, son associé, il dirigeait la maison Béthines les orgues depuis 1998, qui a en charge l’entretien de nombreux instruments dont quelques-uns sur Bordeaux. Héritier d’un savoir-faire familial, il savait associer la tradition et la technologie contemporaine.
La maison Béthines les Orgues a construit des instruments neufs (Levallois-Perret – Noisy-le-Grand – Nogent-le-Roi – Vire – Bornem) et a à son actif de nombreuses restaurations (Notre-Dame de Royan – Remiremont – St-Paterne d’Orléans – Chapelle du Lycée Montesquieu du Mans – Juaye-Mondaye – Craon – Conches en Ouche et Castelnau-d’Estretefonds).
Installée dans la Vienne à Béthines, l’entreprise rayonnait bien au-delà de la Nouvelle-Aquitaine.
La famille Boisseau est connu pour avoir procédé aux premières restaurations « à l’identique » en appliquant, dès le début des années 1970, le résultat des recherches personnelles de Robert Boisseau notamment sur l’orgue Clicquot de Houdan. La famille Boisseau veillera sur la santé d’orgues réputées comme le grand-orgue de Notre-Dame de Paris ou le Clicquot de la cathédrale de Poitiers.
Jean-Loup est l’auteur des orgues des cathédrales de Monaco (remplacé par un orgue neuf depuis) et de Nice. Il restaura de nombreux instruments comme Houdan, St-Sernin de Toulouse, la cathédrale de Poitiers. Avec Bertrand Cattiaux, ils restaurèrent les orgues de Notre-Dame de la Daurade à Toulouse, de Carentan, de la basilique de St Denis et les grandes orgues de Notre-Dame de Paris. Ils sont également les auteurs des orgues de la chapelle royale de Versailles et de Sainte-Radegonde de Poitiers.
Jean-Loup Boisseau participa également à la création du Centre de formation des facteurs d’orgues à Eschau où il a enseigné pendant de nombreuses années.
Philippe BEZKOROWAJNY